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ORIGINAL FRENCH

LES ADULTES ONT AUSSI DES BESOINS

  • La Liberté
  • 14 Jun 2023
  • OPHELIE DOIREAU odoireau@la-liberte.ca Initiative de journalisme local Reseau. Presse-La Liberte


Photos: Ophélie Doireau

Au Manitoba, en 2023, plus de 27 000 enfants et jeunes adultes se trouvent sur le spectre de l’autisme (TSA). Si des ressources se mettent en place pour soutenir les plus jeunes jusqu’à leurs 18 ans, une fois l’âge adulte atteint, les ressources sont plus limitées. Ces adultes se trouvent alors face à de multiples défis, l’employabilité notamment. Eric Douglas et Kathy Hanson, d’asperger Manitoba, se confient sur ce sujet.
Plus de 27 000 enfants et jeunes adultes se trouvent sur le spectre de l’autisme (TSA) au Manitoba. Si les plus jeunes peuvent bénéficier de ressources en place pour les aider dans leur quotidien, les adultes atteints d’un TSA, eux, ont souvent du mal à trouver des services de soutien. Et leur employabilité reste un immense défi.
Si chaque individu sur Terre est unique, chaque trouble du spectre de l’autisme (TSA) l’est aussi. Au Manitoba, en 2023, l’organisme Asperger Manitoba estime qu’environ 27 380 enfants et jeunes adultes ont déjà reçu ou recevront un diagnostic de TSA. Si des ressources se mettent en place pour soutenir les plus jeunes jusqu’à leurs 18 ans, une fois l’âge adulte atteint, les ressources sont plus limitées.
Kathy Hanson est atteinte d’un TSA et a reçu un diagnostic tardif. « De mon côté, j’ai été diagnostiquée à 30 ans. J’ai grandi dans un petit village en Alberta où il y avait très peu de services de santé. De plus, même le TSA n’était pas vraiment sur le radar des médecins.
« Cependant quand tu es dans l’âge adulte avec un diagnostic TSA, les services tendent à disparaître comme si les adultes atteints d’un TSA n’avaient pas besoin d’aide. Par conséquent, souvent, ces personnes retournent dans leur famille pour subvenir à leurs besoins.
« Même quand j’ai eu mon diagnostic, mon médecin de famille m’a dit : Ce diagnostic est juste pour votre tranquillité d’esprit. Il n’y a aucun service de soutien pour les personnes adultes. »
Une réalité que confirme Eric Douglas, président et animateur du groupe de pairs pour Asperger Manitoba. « Il y a des groupes de soutien, mais plutôt pour des personnes adultes qui ont un diagnostic de TSA avec un autre trouble. Rien uniquement pour l’autisme. »
Eric Douglas pointe le fait que « le trouble du spectre de l’autisme peut être un handicap invisible alors il y a une tendance à ne pas vraiment s’en préoccuper, sauf quand il devient visible. Ce qui crée des enjeux de société. »
| Le défi de l’employabilité
Animateur pour le groupe de pairs d’asperger Manitoba, Eric Douglas entend souvent les préoccupations des adultes atteints de TSA. « La préoccupation qui revient le plus souvent est l’employabilité, que ce soit trouver un emploi ou le garder. Étant donné qu’il n’y a aucune obligation à révéler son TSA lors d’une entrevue d’embauche, souvent des personnes peuvent penser que c’est plus une question d’attitude.
« En effet, certaines personnes ne se sentent pas à l’aise de passer par un entretien classique, de regarder les gens dans les yeux. Même avant l’entretien, certaines personnes vont se dire qu’elles doivent remplir absolument toutes les conditions pour candidater. Alors que les personnes sans TSA vont postuler même si elles ne remplissent pas toutes les conditions. »
En effet, d’après un rapport de la firme Deloitte avec auticon Canada, publié en mars 2022, les personnes atteintes de TSA ont un taux d’emploi beaucoup plus faible que les adultes non handicapé(e)s (1).
En 2017, un(e) Canadien(ne) sur trois atteint(e)s de TSA et âgé(e)s de 20 à 64 ans a déclaré avoir un emploi. Bien que ce soit une augmentation par rapport à 2012, où le taux n’était que de 14,3 %, ce taux est bien en deçà du taux d’emploi du reste de la population en 2017, qui était de 79 %.
De plus, ce rapport note que bien que le taux d’employabilité se soit amélioré, 41,7 % d’entre eux occupent des emplois à temps partiel, sur une base contractuelle ou temporaire. Pour les personnes qui ne sont pas atteintes de TSA, ce taux descend à 18,4 %.
| Un mal invisible
D’ailleurs, Kathy Hanson vit une situation que décrit Eric Douglas. « Vu que mon TSA ne se voit pas vraiment, les gens peuvent penser que j’ai une attitude étrange en société. En fait, je dirais que plus vous êtes indépendant, plus vous passez dans les failles du système. Être indépendant ne veut pas dire ne pas avoir besoin d’aide.
« Je reviens sur le problème de l’employabilité : en ce moment, je ne travaille pas. Pour moi, c’est énormément de stress de regarder quelqu’un dans les yeux. Je reconnais que c’est important, sauf que ce n’est pas possible. Les entrevues sont un moment très stressant. »
Eric Douglas tient cependant à souligner les qualités que possèdent des personnes atteintes de TSA. « Chaque personne avec un TSA est unique et ces qualités peuvent ou non être présentes chez chacun d’entre eux. Mais il y a des qualités communes que l’on peut retrouver.
« Je pense notamment à un grand souci du détail, une approche logique et mathématique, une excellente mémoire, une concentration et une détermination, des connaissances approfondies dans des domaines spécifiques, une intégrité et une cohérence, de la créativité, ou encore des approches novatrices de la résolution de problèmes.
« L’organisme Rethinking Disability a mené une étude sur les entreprises employant des personnes en situation de handicap au sens large. Les principales conclusions sont qu’il n’y a pas de différence globale de productivité entre les travailleurs, que le taux de rotation est plus faible, que les coûts d’adaptation des travailleurs sont faibles ou nuls, ce qui constitue un avantage en matière d’innovation, qu’il est possible d’accéder à une maind’oeuvre qualifiée inexploitée et d’accroître les possibilités de marketing auprès des personnes handicapées ou directement liées à une personne handicapée. »
| Lueur d’espoir
Cependant, Kathy Hanson reconnaît que les choses vont bon train dans la société. « Le travail fait par Asperger Manitoba ou d’autres organismes de soutien permet qu’aujourd’hui, des employeurs soient conscients de cette réalité et adaptent leur entrevue ou leur offre d’emploi.
« J’aimerais évidemment que le gouvernement manitobain finance du soutien supplémentaire dans les organismes qui font du lobbying, et dans le système de santé pour lever les barrières d’un diagnostic. Pareil pour les enseignants, j’aimerais voir du financement pour leur formation avec des élèves atteints de TSA. »
Eric Douglas complète : « Il est vraiment difficile de naviguer dans ce système. Certains sont chanceux et sont accompagnés dans ce processus, d’autres non. Et ces personnes sont complètement perdues. Il faut que la société manitobaine soit plus consciente de ces manques à certains endroits. Je pense qu’agir de manière organique serait vraiment bénéfique pour les personnes atteintes de TSA. »
Parmi les manques, Kathy Hanson pointe notamment la question du genre dans le diagnostic. « Quelque chose que j’ai remarqué comme mère, parce que j’ai deux enfants, un garçon de 14 ans et une fille de 12 ans. La procédure de diagnostic est différente pour les garçons et les filles.
« Les garçons sont plus susceptibles d’être diagnostiqués plus tôt parce qu’ils montrent des symptômes dits classiques. Mon garçon a été diagnostiqué alors qu’il n’avait même pas deux ans. Alors que chez les filles, l’autisme peut se traduire par des symptômes complètement différents et le corps médical n’est pas forcément sensibilisé à cette réalité. Ma fille a donc reçu son diagnostic alors qu’elle avait dix ans. »
Kathy Hanson laisse un message pour commencer à déconstruire des préjugés autour de l’autisme. « Si vous rencontrez une personne avec de l’autisme, vous rencontrez UNE personne avec de l’autisme. Nous sommes tous uniques. Ce qui marche pour une personne ne s’applique pas forcément à tout le monde. Il faut garder cette réalité bien en tête avant de vouloir forcer les gens à rentrer dans des cases. »

(1) Pour voir le rapport dans son intégralité : https://auticon.com/ca-en/wp-content/uploads/sites/5/2023/01/22-03-30-deloitte_Auticon_autismemploymentstudy_Final.pdf

TRANSLATED ENGLESH

ADULTS HAVE NEEDS TOO
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Jun 14, 2023
OPHELIE DOIREAU odoireau@la-liberte.ca Local Journalism Initiative Network. Press-La Liberte
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Photos: Ophelie Doireau

In Manitoba, in 2023, more than 27,000 children and young adults are on the autism spectrum (ASD). If resources are put in place to support the youngest until they turn 18, once adulthood is reached, resources are more limited. These adults are then faced with multiple challenges, particularly employability. Eric Douglas and Kathy Hanson, of asperger Manitoba, confide on this subject.
More than 27,000 children and young adults are on the Autism Spectrum (ASD) in Manitoba. While the youngest can benefit from the resources in place to help them in their daily lives, adults with ASD often have difficulty finding support services. And their employability remains a huge challenge.
If every individual on Earth is unique, so is every Autism Spectrum Disorder (ASD). In Manitoba, in 2023, Asperger's Manitoba estimates that approximately 27,380 children and young adults have already been or will be diagnosed with ASD. If resources are put in place to support the youngest until they turn 18, once adulthood is reached, resources are more limited.
Kathy Hanson has ASD and was diagnosed late. “For my part, I was diagnosed at 30 years old. I grew up in a small town in Alberta where there were very few health services. Plus, even ASD wasn't really on doctors' radar.
“However when you are in adulthood with an ASD diagnosis, the services tend to disappear as if adults with ASD don’t need help. Therefore, often these people return to their families to support themselves.
“Even when I had my diagnosis, my family doctor told me: This diagnosis is just for your peace of mind. There are no support services for adults. »
A reality confirmed by Eric Douglas, president and facilitator of the peer group for Asperger's Manitoba. “There are support groups, but more for adults who have an ASD diagnosis with another disorder. Nothing just for autism. »
Eric Douglas points out that “Autism Spectrum Disorder can be an invisible disability so there is a tendency to not really care about it except when it becomes visible. This creates social issues. »
| The employability challenge
Asperger Manitoba Peer Group Facilitator Eric Douglas often hears the concerns of adults with ASD. “The concern that comes up most often is employability, whether that means finding a job or keeping it. Since there is no obligation to reveal your ASD during a job interview, often people may think that it is more a question of attitude.
“Indeed, some people do not feel comfortable going through a traditional interview, looking people in the eye. Even before the interview, some people will tell themselves that they must meet absolutely all the conditions to apply. While people without ASD will apply even if they don't meet all the requirements. »
Indeed, according to a report by Deloitte with auticon Canada, published in March 2022, people with ASD have a much lower employment rate than non-disabled adults (1).
In 2017, one in three Canadians with ASD aged 20 to 64 reported having a job. Although this is an increase from 2012, when the rate was only 14.3%, this rate is well below the employment rate for the rest of the population in 2017, which was 79%.
In addition, this report notes that although the employability rate has improved, 41.7% of them hold part-time jobs, on a contract or temporary basis. For people without ASD, this rate drops to 18.4%.
| An invisible evil
Moreover, Kathy Hanson is experiencing a situation described by Eric Douglas. “Since my ASD is not really visible, people may think that I have a strange attitude in society. In fact, I would say that the more independent you are, the more you go through the loopholes of the system. Being independent does not mean not needing help.
“I come back to the problem of employability: at the moment, I am not working. For me, it's a lot of stress to look someone in the eye. I recognize that it is important, except that it is not possible. Interviews are a very stressful time. »
However, Eric Douglas wishes to underline the qualities possessed by people with ASD. “Each person with ASD is unique and these qualities may or may not be present in each of them.

7850052
This person is speaking in fancy!

NicLove
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7850054
Read the second part

edit: p.s.

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Photos: Ophelie Doireau

In Manitoba, in 2023, more than 27,000 children and young adults are on the autism spectrum (ASD). If resources are put in place to support the youngest until they turn 18, once adulthood is reached, resources are more limited. These adults are then faced with multiple challenges, particularly employability. Eric Douglas and Kathy Hanson, of asperger Manitoba, confide on this subject.
More than 27,000 children and young adults are on the Autism Spectrum (ASD) in Manitoba. While the youngest can benefit from the resources in place to help them in their daily lives, adults with ASD often have difficulty finding support services. And their employability remains a huge challenge.
If every individual on Earth is unique, so is every Autism Spectrum Disorder (ASD). In Manitoba, in 2023, Asperger's Manitoba estimates that approximately 27,380 children and young adults have already been or will be diagnosed with ASD. If resources are put in place to support the youngest until they turn 18, once adulthood is reached, resources are more limited.
Kathy Hanson has ASD and was diagnosed late. “For my part, I was diagnosed at 30 years old. I grew up in a small town in Alberta where there were very few health services. Plus, even ASD wasn't really on doctors' radar.
“However when you are in adulthood with an ASD diagnosis, the services tend to disappear as if adults with ASD don’t need help. Therefore, often these people return to their families to support themselves.
“Even when I had my diagnosis, my family doctor told me: This diagnosis is just for your peace of mind. There are no support services for adults. »
A reality confirmed by Eric Douglas, president and facilitator of the peer group for Asperger's Manitoba. “There are support groups, but more for adults who have an ASD diagnosis with another disorder. Nothing just for autism. »
Eric Douglas points out that “Autism Spectrum Disorder can be an invisible disability so there is a tendency to not really care about it except when it becomes visible. This creates social issues. »
| The employability challenge
Asperger Manitoba Peer Group Facilitator Eric Douglas often hears the concerns of adults with ASD. “The concern that comes up most often is employability, whether that means finding a job or keeping it. Since there is no obligation to reveal your ASD during a job interview, often people may think that it is more a question of attitude.
“Indeed, some people do not feel comfortable going through a traditional interview, looking people in the eye. Even before the interview, some people will tell themselves that they must meet absolutely all the conditions to apply. While people without ASD will apply even if they don't meet all the requirements. »
Indeed, according to a report by Deloitte with auticon Canada, published in March 2022, people with ASD have a much lower employment rate than non-disabled adults (1).
In 2017, one in three Canadians with ASD aged 20 to 64 reported having a job. Although this is an increase from 2012, when the rate was only 14.3%, this rate is well below the employment rate for the rest of the population in 2017, which was 79%.
In addition, this report notes that although the employability rate has improved, 41.7% of them hold part-time jobs, on a contract or temporary basis. For people without ASD, this rate drops to 18.4%.
| An invisible evil
Moreover, Kathy Hanson is experiencing a situation described by Eric Douglas. “Since my ASD is not really visible, people may think that I have a strange attitude in society. In fact, I would say that the more independent you are, the more you go through the loopholes of the system. Being independent does not mean not needing help.
“I come back to the problem of employability: at the moment, I am not working. For me, it's a lot of stress to look someone in the eye. I recognize that it is important, except that it is not possible. Interviews are a very stressful time. »
However, Eric Douglas wishes to underline the qualities possessed by people with ASD. “Each person with ASD is unique and these qualities may or may not be present in each of them.

7850055
I’m just glad you got the reference.

NicLove
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7850111

In the French one, A.J. say that her sister is starting to talk weird
the most wierd part is that they change what A.B. say in each one
they didn't reuse that same thing for A.B.

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